Dans notre édition d'hier, nous avons relaté la mort suspecte de Véronique Geeraert, dans la nuit de lundi à mardi, impasse Defever à Hondschoote.
Les résultats de l'autopsie de la victime et les auditions de son époux lors de sa garde à vue ont conduit la justice à le mettre en examen, sous la qualification criminelle de viol ayant entraîné la mort.
Il a été écroué hier soir, après son déferrement devant le juge d'instruction.
Il risque trente années de réclusion criminelle.
PAR ALEXIS CONSTANT
dunkerque@lavoixdunord
PHOTO « LA VOIX »
Dans le voisinage, les Geeraert étaient perçus comme un couple tapageur qui s'adonnait de façon destructrice à la boisson.
Une des deux Citroën BX, garée devant le 8, impasse Defever, a le pare-brise cassé. « Ça, c'est quand ils se bagarraient et qu'un parpaing a atterri dessus », explique une voisine. « Ici, c'est la maison de la castagne. Des cris, des coups. Tout le temps. Alors, on n'est pas trop étonnés par ce qui est arrivé. On se disait bien qu'un jour ou l'autre, ça finirait mal », commente un autre résident du quartier des Moulins, lotissement modeste un peu l'écart de la ville, réputé plutôt tranquille, hormis cette famille qui posait régulièrement problème.
Une vieille dame, émue par le drame, raconte : « La femme, quand je la voyais sortir de chez elle, elle était souvent bleue à cause des coups, elle faisait mal à voir. La dernière fois que je l'ai aperçue, elle avait le genou en sang, tout écorché. Lui, de toute façon, était saoûl du matin au soir. Le pire, c'est pour les gosses... » C'est dans ce contexte d'alcoolisation massive et de détresse sociale que Véronique Geeraert a été retrouvée morte dans son lit, vers 3 h 30, les draps maculés de sang.
Écroué
Lorsque les gendarmes se sont présentés impasse Defever, ils sont tombés nez à nez avec José Geeraert, ivre.
Il n'a commencé à retrouver ses esprits en garde à vue qu'en milieu d'après-midi, avant-hier.
Il a alors commencé à dérouler le récit de la soirée, un viol présumé plongeant les enquêteurs dans l'abomination.
L'autopsie qui se déroulait en parallèle a confirmé l'hypothèse d'un acte criminel.
Dans ce drame familial, par souci de décence, le parquet de Dunkerque n'a pas souhaité entrer dans les détails de ce qui a pu se passer cette nuit-là.
Le substitut du procureur, Florent Crouhy, a ouvert une information judiciaire pour viol ayant entraîné la mort.
José Geeraert a été présenté au juge d'instruction, hier en début de soirée, et mis en examen pour ces faits.
Il a été placé en détention provisoi
re. Il risque trente années de réclusion criminelle. •
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