Oui à 100 %.
La première chose que ma psy m'a demandé fut de trouver un livre sur une personne ayant vécu le viol. Par un hasard extraordinaire ce livre m'est tombé dans les mains à ma visite suivante à la bibliothèque. Il était écrit par une prof et je me suis retrouvée dans chaque ligne.
Je recopiais des passages entiers et les amenais à ma psy. Voilà ce que je ressentais. J'avais oublié comment on parlait, comment m'exprimer, j'ai utilisé pendant un certain temps les mots des autres. Heureusement je n'en suis plus là aujourd'hui...
Mais ce qu'elle voulait me montrer, c'était surtout que je n'étais pas seule dans ma douleur. Que mon histoire était l'histoire de millions d'autres femmes, et que je pouvais arriver à vivre avec, si je le voulais. Je m'étais tellement enfermée dans ma douleur que je vivais sur terre seule dans ma bulle de verre. Celle-ci a éclaté en thérapie. Je vis aujourd'hui avec les gens qui m'entourent, mes enfants, mon mari, bien sûr, mais aussi des amis, des connaissances, les enfants dont je m'occupe. Je dirige un groupe de jeux hebdomadaire. Je suis maintenant à l'aise avec moi et avec les autres.
Faire confiance, oui, mais prudemment Isa, tu as raison. Et c'est plutôt un plus. Nous avons appris la méfiance, cela peut nous protégér tant qu'elle n'est pas extrème.
Amicalement.
Nade