vendredi 21.11.2008, 05:08 - La Voix du Nord
Hier, les dernières auditions du procès de deux hommes, C. J. et P. D., jugés pour viols et attouchements sexuels sur mineurs de moins de quinze ans dans le Douaisis ont permis d'éclaircir certaines interrogations.
Un prévenu, P. D. réfute toujours les accusations.
Quand la belle-fille de C. J., atteinte de difficultés mentales, s'avance à la barre, la cour est encore sous le choc des révélations faites la veille par ce dernier (Ndlr : il a avoué son viol, mais aussi ceux de ses enfants et du fils de P. D.).
« Il m'a violée quand j'ai eu 13 ans. C'était la première fois que je le faisais avec un homme. »
Le beau-père incestueux l'oblige par la suite à avoir des relations avec P. D. et ses fils. La jeune femme n'était pas d'accord, mais les deux principaux accusés continuèrent jusqu'à leurs arrestations en 2003.
Ces scènes ont duré six ans.
« Elle me plaisait et elle était consentante », dit P. D.
Un cheminement incestueux
Quand, dans son témoignage, M. D., ex-femme de P. D., évoque les brutalités dont elle a été victime, elle s'écroule.
Elle parle de ses violences quotidiennes, des viols qu'elle a subis, des pressions pour ne pas avouer les attouchements commis par C. J. à l'encontre de son fils ...
« Mon ex-mari a eu des relations avec la belle-fille de C. J. et je crois qu'il a touché mes filles (Ndlr : une procédure en 1998 a été classée sans suite). » Devant ces accusations, P. D. continue de nier.
La présidente le met face aux différentes déclarations le mettant en cause. En vain. « Les enfants se trompent. » « Mon ex-femme ment. » Le regard de la présidente se porte vers C. J.
Il a reconnu les faits, sans les expliquer.
Il lance juste : « J'ai été violé dans mon enfance par mon beau-père. À cause de ça, je ne suis pas bien dans ma tête. » La présidente poursuit : «Est-ce que P. D. a fait quelque chose à vos enfants ? »
L'homme patauge : « Je ne sais pas, je ne sais plus. »
Les derniers mots reviennent à Me Reisenthel, l'un des avocats des parties civiles.
« Dans cette affaire, on est dans l'inceste et la pédophilie.
Ces enfants ont été "néantisés" par des personnes qu'ils aimaient. Maintenant, ils doivent réapprendre à vivre.
Aujourd'hui, il faut bien penser à ces petits qui n'ont rien demandé à personne. »
Il reste une journée à la cour pour déterminer les responsabilités de chacun.
XAVIER CZAJA
source:http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Douai/actualite/Secteur_Douai/2008/11/21/article_le-double-jeu-de-deux-manipulateurs-dans.shtml