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CLICANOO.COM | Publié le 22 avril 2008
La mise en cause d’un psychiatre du GHSR dans une affaire de pédophilie touche indirectement l’institution hospitalière. Trois jours après l’incarcération du praticien Bertrand Thébaud, la direction sort de son silence et exprime son indignation.
Colère, indignation. “Tristesse”, aussi. Deux jours après l’incarcération de Bertrand Thébaud, psychiatre du GHSR affecté au département adulte du pavillon 7, les réactions sont toujours aussi vives. Comme le soulignait hier la direction de l’hôpital, “l’ensemble des équipes soignantes ont été atteintes dans cette affaire” où Bertrand Thébaud, praticien renommé, est mis en cause pour pédophilie. Pour l’administration, il est cependant “regrettable” que “les rumeurs créditant le praticien de pédophilie n’aient pas fait l’objet d’un quelconque signalement”. Un silence que la direction condamne fermement. “La moindre des choses, quand on a connaissance de tels dires, c’est de parler”, insiste Luis Santos, chargé de communication. “Ne pas le signaler, poursuit-il, c’est manquer au serment d’Hippocrate”.
D’autres victimes ?
L’institution réagissait à la parution, dans nos colonnes, d’un article où plusieurs personnes, sous couvert d’anonymat, avaient fait part des bruits de couloirs qui circulaient depuis longtemps sur les tendances pédophiles de Bertrand Thébaud. “Nous attendons que les professionnels parlent, que les langues se délient et qu’ils n’attendent pas de voir l’arrivée des gendarmes pour le faire”, a encore rappelé Luis Santos. En attendant, le praticien a été suspendu provisoirement de ses fonctions. L’homme fait aussi l’objet d’une enquête administrative suite à la saisie du ministère de la Santé, l’autorité de tutelle compétente en matière disciplinaire. La direction soulignait également que Bertrand Thébaud n’a, à aucun moment, été suspecté d’actes pédophiles dans le cadre de l’hôpital. Elle n’a donc pas jugé nécessaire de se constituer partie civile dans cette affaire. Bertrand Thébaud, 57 ans, a été écroué samedi avec son complice, Yannis Vaitiligom, 37 ans, lui aussi pédophile. Les deux hommes ont reconnu avoir téléchargé des images pédopornographiques. Thébaud, lui, a avoué avoir monnayé des rapports sexuels avec des mineurs de plus de 15 ans et effectué du tourisme sexuel à Madagascar. Les deux pédophiles présumés sont aujourd’hui mis en examen pour corruption de mineur, détention et diffusion d’image à caractère pédopornographique. A ce stade de l’affaire, les enquêteurs cherchent à savoir avec précision le nombre et l’âge des victimes. La justice n’exclut pas que cette affaire fasse parler d’autres victimes du psychiatre pédophile. C’est cette pour raison que le parquet a ouvert une autre information judiciaire pour agression sexuelle et viol sur mineurs de moins 15 ans. Au cours de leur garde à vue, les deux hommes ont évoqué une partie de leurs activités. Notamment celle qui consistait à prendre des clichés d’enfants sur les plages du Sud, Grand-Anse et Saint-Pierre notamment. Bertrand Thébaud était par ailleurs un praticien connu des services judiciaires. Entre 1994 et 2008, il a effectué six missions judiciaires, presque toutes dans le cadre de procédures d’urgence. Des missions dans lesquelles il n’intervenait pas au même titre que les experts figurant sur liste ad hoc et qui, eux, font l’objet d’une enquête de personnalité
J.O.