MOURIR À TUE-TÊTE
ARTV blâmé par le CRTC
Caroline Roy
20-04-2008
ARTV vient d'être blâmée par le CRTC pour avoir présenté à heure de grande écoute le film québécois Mourir à tue-tête, qui comporte des scènes de violence sexuelle explicite.
"Révoltant et inadmissible." Voilà les mots du téléspectateur qui s'est plaint au CRTC en avril 2007 après avoir vu le film à ARTV un samedi à 19h30.
Mourir à tue-tête est décrit par l'Office national du film comme un docudrame sur le viol. Réalisé en 1979, il met en vedette entre autres les comédiens Julie Vincent, Germain Houde, Monique Miller, Micheline Lanctôt et Louise Portal.
Le film montre l'histoire d'une femme ayant été victime d'agression sexuelle violente, puis la détérioration de sa santé physique et mentale menant à son suicide.
Mais selon le plaignant, ce long métrage comporte des scènes de viol "particulièrement dégradantes" que n'importe quel enfant pouvait très bien voir à une heure aussi tôt de la soirée.
Manqué à son devoir
En guise de réponse, ARTV a répliqué qu'elle diffuse une programmation qui s'adresse avant tout à un auditoire adulte.
La station soutient qu'elle a présenté la mise en garde "13 ans et plus" au début du film et à chaque retour de pause commerciale, tel que le recommande le Conseil canadien des normes de la radiotélévision.
"Le film était un long métrage ayant marqué le cinéma québécois et qui visait à dénoncer la violence en montrant le bouleversement et la détresse que vit son personnage principal", se défend aussi ARTV.
Dans sa récente décision, le CRTC estime qu'ARTV a manqué à son devoir concernant la violence à la télévision. La station aurait donc dû diffuser le film après 21 h.
Selon le CRTC, même si ARTV s'adresse surtout à un auditoire adulte, la station doit tout de même inscrire les émissions comportant des scènes violentes dans une case horaire entre 21 h et 6 h.
"Le Conseil est d'avis qu'ARTV aurait dû être plus attentive au fait qu'en diffusant Mourir à tue-tête avant 21 h, elle risquait d'exposer des enfants à une programmation délibérément dérangeante", peut-on lire dans la décision du CRTC.